Encore un autre jalon posé dans la route de la misère que suit depuis des décennies les populations guinéennes.
Les trois derniers jours, les stations services de la ville de Conakry ont servi l’essence par intermittence. Les queues allaient s’allongeant au niveau des stations, les files d’attente des taxis étaient interminables.
Ce Dimanche 28 Février 2009, un communiqué est passé sur les ondes de la Radio Télévision Guinéenne : Le prix du litre de carburant (essence, gazoil,..) passe de 5000 FG à 6500 FG.
Déclaration assortie de promesses d’augmentation des primes de transport et de « nourriture » des travailleurs de la fonction publique.
En attendant le prix du transport est augmenté : le tronçon de 800 FG passe à 1100 FG et celui de 500 FG à 800 FG.
Aussi ce Lundi 01 Mars, fête de la monnaie guinéenne, le cinquantenaire du Franc Guinéen laisse indifférent. Les populations se sont levées à l’aube pour se « battre » afin d’avoir un taxi pour aller en ville (centre ville de Kaloum regroupant les bureaux et locaux administratifs) ou à Madina (Plus grand marché de la capitale), leurs destinations obligées. Mais les taxis sont rares et les routes sont encombrées de piétons.
L’abattement est palpable et on commence déjà à spéculer sur la cherté de vie, sur les prix des produits alimentaires de base qui vont augmenter.
La population est alarmée, les ménages commencent à faire des prévisions les parents se demandent comment faire face aux frais de transport des élèves, les travailleurs se demandent quelle charges diminuer pour combler les trous,…
Et certains ne se contentent pas de grogner, un groupe de jeunes bloquent l’autoroute au niveau de Dabondy, manifestant contre le manque d’électricité et l’augmentation du transport. Les forces de l’ordre appelés à la rescousse les dispersent vite et rétablissent la circulation.
S’il est vrai que le prix du carburant en Guinée était très bas par rapport aux pays voisins et au prix du baril au niveau international, le niveau de vie n’en était pas meilleur.
Alors on imagine les répercussions de cette augmentation à un moment où le pays recommence juste à respirer et où les activités vont au ralenti.
La tâche s’annonce dure pour ce gouvernement de transition et il sera difficile aux populations guinéennes de penser aux élections quand elles ont du mal à joindre les deux bouts.
En attendant, on espère qu’il y’aura des mesures d’accompagnement telles que le suivi du prix des denrées alimentaires de première nécessité et l’augmentation des primes de transport des travailleurs que ce soit dans le secteur privé ou public.
Un autre challenge pour les syndicats !!
Félicitations pour la qualité de cet article. Style clair et simple. Tu es sure que ce n’est pas du journalisme que tu as étudié au Maroc?
Quel calvaire doit etre la vie à Ckry en ce moment! Déjà d’après la Banque mondiale, le revenu du Guinéen moyen de 1990 à 2007 avait dégringollé de $ 420 à $390 et Dieu seul sait combien la population a souffert surtout ces 3 dernières années.
Moi aussi j’ai des doutes sur la faisabilité d’élections transparentes et équitables en Guinée dans 4 mois. Peut-etre que les accords de Ouaga étaient trop optimistes, à moins que les militaires n’aient voulu imité Laurent Bagbo avec ses élections qui deviennent un mirage.
Merci Mr Bah pour l’appréciation. Ce que les Guinéens vivent en ce moment, les mots sont impuissants pour le décrire. Et j’espere que les élections auront lieu sinon que Dieu ait pitié de nous. On en a ras le bol de toute cette misere. Et ca pourrait dégenerer
C’est pour cela que lorsque le Général Konaté parle ou laisse sous-entendre que les guinéens de la diaspora pourraient voter en Juin, moi, je prie pour que ceux de l’intérieur puissent le faire sans le risque de voir leur vote volé. Si la malhonnêteté et l’égocentrisme prévalent sur la volonté du peuple, les prochains affrontements risquent d’être plus douloureux pour le pays.
C’est le souci partagé par tout ceux qui connaissent notre pays. je vous propose de lire ce ci
http://guinee50.blogspot.com/2010/02/bravo-le-debat-est-clos-la-diaspora.html